Quantcast
Channel: COAL
Viewing all articles
Browse latest Browse all 263

Les lauréat·es du Prix COAL 2021

$
0
0

Gabriela Flores del Pozo, Lucia Monge et Gianine Tabja, les trois artistes péruviennes du collectif FIBRA sont lauréates du Prix COAL 2021 pour leur projet Desbosque: desenterrando señales. Erik Samakh est lauréat du prix spécial du jury pour son projet Zones de bruit. Le Prix étudiant COAL – Culture & Diversité a quant à lui été remis au projet Sous ces voûtes intranquilles de Jérôme Girard, étudiant à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs. Les prix on été remis lors d’une cérémonie organisée au musée de la Chasse et de la Nature à Paris, en présence des artistes nommés et des membres d’un jury d’experts de l’art, de l’écologie et de la recherche placé sous la présidence de Christine Germain-Donnat, directrice du musée de la Chasse et de la Nature, et de Joëlle Zask, philosophe.

En puisant ainsi dans les réseaux souterrains, le collectif représente les liens invisibles entre la vie dans la forêt et les actes des urbains dans la ville, et met ainsi en évidence les causes et les impacts sociaux, politiques, culturels et économiques croisés de la déforestation.

« Il est très important pour nous de parler des luttes de la communauté tout en incluant leurs voies. Notre conversation passe par l’art. Nous discutons avec des humains, des non-humains, sur place, localement, avec des femmes mais aussi avec la forêt qui est notre partenaire et qui nous aide à communiquer ou à rendre communiquant nos objets de communication qui ne communiquent plus du tout. » Collectif Fibra, Lauréats du Prix COAL 2021

Collectif Fibra (Pérou)

Gabriela Flores del Pozo, Lucia Monge et Gianine Tabja, nées à Lima, Pérou.

Fibra colectivo est un collectif artistique de femmes péruviennes fondé en 2019 par les artistes Gianine Tabja, Lucia Monge et Gabriela Flores del Pozo. Dans leur travail, la production de connaissances est pensée comme un processus collaboratif et interdisciplinaire qui mêle méthodologie de recherche, connaissances disciplinaires, savoirs traditionnels et pratiques artistiques. « Nous tressons nos pratiques et nous renforçons ainsi nous-mêmes, à travers chacune de nos fibres, nous nous connectons et échangeons dans et avec notre environnement. » Leur approche par la collaboration et l’écologie les conduit à explorer et à utiliser des matériaux durables impliquant parfois la co-création avec d’autres espèces. En 2021, le collectif présente une exposition au musée d’Art contemporain de Lima.

© Fibra Colectivo, Desbosque: desenterrando señales, 2021. Juan Pablo Murrugarra / MAC Lima.

 

PRÉSENTATION DU PROJET ZONES DE BRUIT DE ERIK SAMAKH, LAURÉAT DU PRIX SPÉCIAL DU JURY DU PRIX COAL 2021

Les monocultures intensives d’arbres (plantations à grande échelle le plus généralement d’arbres exotiques d’une même espèce et du même âge) ont des répercussions écologiques lourdes et de plus en plus décriées sur le vivant. Mais les impacts de ces champs d’arbres sont aussi sensoriels : visuels, olfactifs et surtout auditifs.

Poursuivant sa série des « opéras biotiques », Érik Samakh, avec Zones de bruit, met au point un protocole de gestion et de transformation de parcelles de conifères en monoculture dans le but de laisser se développer le plus naturellement possible une forêt mixte et la biodiversité. Il crée tout d’abord une clairière en procédant à une « coupe blanche » sur une surface délimitée de cette monoculture, en collaboration avec les sociétés d’exploitation forestières locales, des associations de protection de la nature, des étudiants d’écoles d’art ou d’écoles forestières. Puis il s’agira d’y laisser les plantes pionnières reprendre leur territoire tout en régulant méthodiquement la pression démographique des conifères. Il en résultera un contraste naturel à la fois plastique et sonore entre les plantations artificielles et la forêt mixte naissante. Dès que les plantes recolonisatrices apparaissent dans la lumière de la clairière, les insectes, les reptiles et les oiseaux s’installent, ainsi que les petits et les grands mammifères. Il est alors possible d’écouter le « bruit » de la zone.

Telles les trouées que Gordon Matta-Clark réalisait en son temps dans les territoires abandonnés des villes qui révélaient des absurdités urbanistiques, doublées d’une interpellation sur la notion de propriété, Érik Samakh ouvre des perspectives dans le paysage en créant des inserts de bruit dans des espaces de monoculture dont il révèle le caractère artificiel. Le territoire ainsi métamorphosé acquiert un nouveau statut et devient œuvre d’art.

« Mon quotidien est au milieu des bois, des ronces, des cerfs et des abeilles et j’améliore tous les jours une forêt nourricière. Avec Zones de Bruit, je propose de transformer des zones de forêts silencieuses en zones de forêts bruissantes, en zones dans lesquelles la biodiversité règne. Le statut des parcelles modifiées change alors pour devenir oeuvres d’art. Que se passera-t-il si des centaines d’hectares devenaient ainsi oeuvres d’art ? » Erik Samakh..

Érik Samakh (France)

Né en 1959 à Saint-Georges-de-Didonne, France. Vit et travaille dans les Hautes-Pyrénées, France.

Vivant depuis bientôt vingt-cinq ans en milieu forestier de moyenne montagne, Érik Samakh se présente comme un « artiste-chasseur-cueilleur ». Son œuvre entière naît d’un dialogue constant entre l’homme et la nature. Attentif à ses bruits et à ses sons, à ses couleurs comme à ses différents règnes, il agit en arpenteur. Depuis trente-cinq ans, il capte, enregistre et restitue ce qui constitue pour lui une véritable matière plastique qu’il installe et diffuse en autant de lieux propres à la découverte. Il intervient notamment dans le paysage et le fait réagir, en y greffant différents instruments de son invention. Après les Hautes-Alpes, ce sont les Hautes-Pyrénées qu’il a choisies pour développer sur vingt hectares son laboratoire, un atelier à ciel ouvert, une forêt nourricière matrice et conservatoire de ses recherches. Un grand nombre de ses œuvres ont été jouées sur les sites naturels comme les parcs régionaux ou des réserves géologiques.

© Érik Samakh. Zones de bruit, 2021.

La dotation du Prix COAL 2021 et du Prix spécial du jury

Le lauréat du Prix COAL bénéficie d’une dotation de 10 000 euros allouée par la Fondation François Sommer et Coal, répartie en une dotation et une aide à la production dans le cadre d’une résidence animée par le musée de la Chasse et de la Nature au Domaine de Belval, propriété de la Fondation François Sommer.

Le Prix spécial du jury attribué à Erik Samakh est doté de 4000 euros alloués par les partenaires du Prix COAL 2021 : la Fondation LAccolade, REI Habitat et la Fondation Sommer.

Les partenaires du Prix COAL 2021

Créé en 2010 par l’association COAL, le Prix COAL bénéficie du patronage du ministère de la Transition écologique et du soutien du ministère de la Culture, de l’Union européenne via le programme de coopération européenne ACT (Art Climate Transition), du musée de la Chasse et de la Nature et de la Fondation François Sommer depuis 2014.  Ces partenaires du Prix COAL sont rejoints cette année par la Fondation LAccolade et REI Habitat qui soutiennent l’édition 2021 consacrée à la forêt.

LE PRIX COAL EN QUELQUES MOTS

Créé en 2010 par l’association COAL, le Prix COAL est devenu en douze ans un vecteur d’identification, de promotion et de diffusion des artistes qui, à travers le monde, témoignent, imaginent et expérimentent des solutions de transformation des territoires, des modes de vie, des organisations, et des modes de production. Ensemble, ils contribuent à rendre visible les changements, à construire un nouveau récit collectif, un nouvel imaginaire, patrimoine commun en développement, cadre positif, optimiste et nécessaire pour que chacun trouve les moyens et la motivation de mettre en œuvre les changements essentiels vers un monde plus durable et plus juste.

COAL, créée en France en 2008 par des professionnels de l’art contemporain, de l’écologie et de la recherche, mobilise les artistes et les acteurs culturels sur les enjeux sociétaux et environnementaux et soutient le rôle incontournable de la création et de la culture dans les prises de conscience et les mises en œuvre de solutions concrètes. À travers le Prix COAL, des actions de coopérations internationales et plus d’une cinquantaine d’expositions et de projets culturels de territoire, COAL est le premier acteur français à promouvoir l’émergence d’une nouvelle culture de l’écologie.

 

 

 


Viewing all articles
Browse latest Browse all 263

Latest Images





Latest Images